Sigrid Undset est née à Kallundborg au Danemark le 20 mai 1882 – sa mère Charlotte est danoise et parle allemand et français. Elle est l’aînée de 3 filles. Son père Ingvald Undset est archéologue et spécialisé dans l’âge de fer en Europe et en préhistoire nordique et européenne. La famille s’installe en Norvège lorsque Ingvald obtient un poste au Musée des antiquités attaché à l’université de Christiana en 1884.
Les 11 premières années de la vie de Sigrid seront marquées par la grave maladie de son père, mais aussi par ses connaissances historiques: elle s’intéresse aux sagas, aux ballades et aux récits mythologiques scandinaves.
Désireux de leur donner une bonne éducation, Ingvald envoie ses filles dans une école progressiste tenue par Mme Ragna Nielsen. Ce type d’enseignement ne convient pas du tout à Sigrid. Lorsque son père décède à l’âge de 40 ans, en 1893, Mme Nielsen offre à leur mère d’éduquer gratuitement les trois enfants. Sigrid, alors âgée de 14 ans, décide de ne pas passer ses examens d’entrée. Elle fera ses études dans une école commerciale – option qui ne lui plaît pas beaucoup plus. A l’âge de 17 ans, elle est engagée dans un bureau où, selon ses propres mots, elle apprendra à faire des choses qu’elle n’aime pas et à les faire correctement. Elle apprendra également l’organisation. Elle y travaillera comme secrétaire pendant 10 ans.
En 1907, elle publie une nouvelle réaliste dont les premiers mots choquent le public d’alors: “J’ai été infidèle à mon mari”. Entre 1909 et 1918 elle continuera à écrire des romans et nouvelles situées dans la Christiana contemporaine, les plus importants étant “Jenny” et “Vaaren”.
C’est à Rome qu’elle rencontrera son futur époux, un peintre norvégien, Anders Castus Svarstad. Ils se marient en 1912, en Belgique, et s’installent pour 6 mois à Londres. Leur premier enfant nait à Rome en 1913. Leur second enfant, une fille, est attardée. Sigrid doit tenir une maison où vivent également les 3 enfants issus d’un premier mariage de Svarstad, continue à écrire, et s’implique dans le débat public autour de l’émancipation de la femme.
En 1919, alors qu’elle attend son troisième enfant, elle s’installe seule à Lillehammer. Sigrid se convertit au Catholicisme en 1924, événement important dans sa vie. Son mariage est alors dissous par l’église, car son mari avait déjà été marié une première fois à une femme qui vivait toujours…
En 1928, elle reçoit le prix Nobel de Littérature pour la trilogie médiévale “Christine Lavransdatter”. Elle perd ses parents en 1939, et pendant l’occupation de la Norvège par les nazis, elle rejoint la résistance. Ses romans sont bannis par les autorités, son fils aîné est tué au combat. Elle doit s’exiler en Suède puis aux Etats-Unis, où ses conférences ont du succès.
Elle revient en Norvège à la fin de la guerre et est décorée de la Croix de Saint Olav. Elle décède à le 10 juin 1949 Lillehammer, où elle vivait dans la plus grande discrétion. Les féministes lui reprochent d’avoir vu en la maternité la plus grande aspiration de la femme.