Johan Borgen est né à Oslo en 1902, dans une famille bourgeoise (son père est avocat et sa mère a des talents artistiques). Partagé entre son origine sociale et un idéal de gauche, il gardera un style de vie conservateur mais aura toujours la critique sociale aiguisée.
Il se fait connaître par ses chroniques amusantes et sarcastiques dans le Dagbladet sous le pseudonyme de Mumle Gåsägg. Elles seront ensuite publiées en recueil. Il écrit aussi des critiques littéraires pour le même journal. Son oeuvre comprend des nouvelles, des romans et des pièces de théâtre.
Son succès critique lui est surtout acquis pour ses portraits d’enfants, de jeunes gens et son exploration des problèmes existentiels dans la société moderne. Bien qu’il raconte des actes terribles commis par des jeunes, il n’adopte jamais un ton moral. Dans les années 30 il est influencé par l’existentialisme, influence que l’on retrouve dans ses pièces. Ses thèmes de prédilection sont la peur de l’isolement et la fuite de la réalité.
Pendant la seconde guerre mondiale, il sera prisonnier des nazis dans le camp de concentration de Grini, principalement à cause de ses écrits. Après un an, il s’évade et passe la frontière suédoise. Après la guerre, il soutiendra les communistes, mais dans les années 60 il se rapproche plus d’un libéralisme critique. De 1954 à 1959 il est l’éditeur du journal littéraire Vinduet.
« Borgen est passé maître dans l’art de représenter les manifestation soudaines de pouvoirs spirituels oubliés ou réprimés. Le but principal pour lui n’est pas de raconter une histoire ou de reproduire une image de la réalité extérieure, plutôt, ses histoires courtes sont des études, des plongeons soudains dans les renfoncements sombres de l’esprit ou d’un passé obscur, des projecteurs sur les paradoxes ironiques de l’existence humaine. » (Sven H. Rossel, A History of Scandinavian Literature, 1870-1980, 1982)
24 septembre 2024 - 12 janvier 2025
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