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Roald Amundsen

Roald Amundsen appelé plus précisement Roald Engebreth Gravning Amundsen est né en 1872 dans une famille de marins de père en fils. Il est originaire de Borge, dans la Norvège du sud est. Son père possède un chantier de construction et de réparation de navires. Il décède alors qu’Amundsen n’a que 14 ans. Amundsen s’inscrit en faculté de médecine pour respecter le désir de sa mère, mais après le décès de celle-ci, il abandonne ses études…

Ses débuts

Roald Engebreth Gravning Amundsen est né en 1872 dans une famille de marins de père en fils. Il est originaire de Borge, dans la Norvège du sud est. Son père possède un chantier de construction et de réparation de navires. Il décède alors qu’Amundsen n’a que 14 ans. Amundsen s’inscrit en faculté de médecine pour respecter le désir de sa mère, mais après le décès de celle-ci, il abandonne ses études.

Dès l’enfance, il a un but dans la vie : devenir explorateur polaire. Il dévore la littérature sur le sujet afin de se préparer et s’entraine physiquement pour ses futures aventure : adolescent, il aurait insisté pour dormir les fenêtres ouvertes en plein hiver afin de se fortifier. A l’âge de 21 ans, il est le premier à traverser le plateau entre Bergen et Oslo à ski. Perdus dans le blizzard, son frère et lui sont presque portés disparus.

PREMIERE EXPERIENCE : LA « BELGICA »

Amundsen a appris une leçon importante de ses lectures : l’inexpérience du leader en matière de navigation est souvent à l’origine de l’échec des explorations polaires précédentes. Avec cette approche systématique qui le caractérise, il décide d’obtenir ses galons de capitaine et prend la mer en 1894.

Le 16 août 1897, il s’embarque à Anvers avec Adrien de Gerlache sur la Belgica pour une expédition scientifique qui doit visiter les côtes du Pôle Sud. Après un long voyage et des escales à Rio de Janeiro, Ushuaïa et Lapataïa (Argentine), le bateau arrive dans les eaux antarctiques le 20 janvier 1898, en retard sur son planning. L’expédition établit la cartographie de la région et effectue des observations sur la faune et la flore.

Le 13 février, la Belgica franchit le cercle polaire antarctique. Dix jours plus tard, elle dépasse l’île Alexandre et se fraie un chemin dans des passages étroits encombrés de glaces disloquées. Le 2 mars 1898, elle est définitivement emprisonnée par les glaces et l’équipage doit se résoudre à hiverner.

Privés de lumière, les hommes dépriment et deviennent agressifs, d’autant plus qu’ils souffrent d’anémie polaire. Les membres d’équipage contractent presque tous le scorbut et le capitaine lui-même finit par tomber malade. Le soleil est de retour en juillet, permettant la reprise des travaux de recherches, mais la température reste de -37° et la banquise est encore épaisse de deux mètres. Amundsen et deux hommes, envoyés en éclaireurs, confirment que la Belgica n’a aucun moyen de se dégager vers le large. Après un mois d’août plus clément, la température chute jusqu’à -43°. Le moral des hommes, déjà abattus, est mis à rude épreuve par l’inaction. Début 1899, après avoir aperçu un lac d’eau libre à 700 mètres du navire, l’équipage commence à creuser à la scie, à la pioche et à l’explosif un chenal qui atteint déjà 400 mètres le 22 janvier. Malheureusement le vent tourne et les bords du chenal se resserrent rapidement. Même si les rations sont encore suffisantes pour tenir 13 ou 14 mois, le navire ne résistera peut-être plus longtemps aux tensions de la glace et 4 des hommes au moins ne sont psychologiquement pas en état de supporter une autre nuit polaire.

Le 15 février, le mouvement des glaces ouvre à nouveau le passage. Il faudra un mois au bateau, moteur en marche, tiré par les hommes à terre, pour atteindre la mer libre. Le 14 mars 1899, la Belgica est enfin libérée après 13 mois d’emprisonnement. Bien que deux hommes soient morts et que deux autres aient perdu l’esprit, l’expédition est considérée comme un réussite scientifique et détient deux records: elle est la première expédition exclusivement scientifique et la première à hiverner en Antarctique – bien involontairement.

Amundsen se sent désormais prêt pour monter sa propre expédition. Il est décidé à ouvrir le passage du nord ouest, la dangereuse route maritime entre le Canada et les îles arctiques canadiennes. Il sait que pour obtenir le financement de l’expédition, il doit lui donner un but scientifique : ce sera la découverte du Pôle Nord magnétique. En conséquence, il part étudier le magnétisme terrestre à Hambourg.

LA « GJØA » ET LE PASSAGE DU NORD OUEST

L’expédition quitte Christiana le 16 juin 1903 à bord de la Gjøa pour traverser l’Atlantique Nord. Le 9 juillet, elle longe la côte ouest du Groenland. En août la Gjøa traverse la baie de Melville, où à chaque instant le bateau peut être heurté par les glaces dérivantes. Le danger passé, elle passe le cap d’York pour arriver à l’île de Beechey le 23 août. Amundsen choisit de continuer par le détroit de Peel. Toujours à la merci des icebergs, les hommes doivent constamment surveiller la profondeur de l’eau, parfois insufisante pour permettre au bateau de flotter. A la fin de l’été, l’expédition trouve un port naturel baptisé Gjøahavn sur l’île du Roi Guillaume, au Nord Ouest de la baie d’Hudson. Les Norvégiens y restent deux ans et construisent des observatoires d’où des mesures précises établissent la position exacte du Pôle Nord magnétique. L’ensemble des renseignements collectés est tel qu’il donnera du travail aux experts en magnétisme polaire pour au moins 20 ans.

En prévision de ses futures expéditions, Amundsen met à profit ces deux années pour observer les esquimaux. Il analyse leur méthodes de survies et les raisons pour lesquelles elles sont plus efficaces que les méthodes européennes. Ils prend des notes sur leurs habitudes alimentaires et vestimentaires. Il constate par exemple que les peaux de rennes bien choisies et traitées font des vêtements chauds et hydrofuges mais confortables et pratiques. Il apprend à conduire des attelages de chiens et à construire des igloos.

Le 13 août 1905, le navire reprend son voyage vers l’ouest dans le brouillard et les glaces dérivantes. Au bout de 3 semaines, ils parviennent en eaux connues: le Gjøa est le premier bateau à victorieusement traverser le mythique passage du Nord Ouest. Le 25 octobre 1905, Amundsen et un ami américain montent un attelage de chiens. Ils effectuent un voyage de 500 mile sur la glace et à travers des montagnes de 2.700 m d’altitude pour atteindre Eagle City en Alaska le 5 décembre, d’où ils peuvent enfin télégraphier la nouvelle de leur exploit. Les explorateurs regagnent la Norvège, désormais indépendante, en novembre 1906.

LE « FRAM » ET LA COURSE AU POLE SUD

Ce succès offre la renommée à Amundsen, qui se lance dans une série de conférences autour du monde afin de payer les frais de l’expédition et de financer son rêve : la conquête du Pôle Nord. Il emprunte le Fram de Fridtjof Nansen, considéré comme le père de l’exploration polaire. Le Fram ( » vers l’avant « ) est le premier navire pensé et construit pour l’exploration polaire. Pour résister à la tension de la glace, ce bateau à fond rond est trois fois plus large que long. La pression sur ses flans ne l’écrase pas, mais le pousse vers le haut, ce qui lui permet de reposer sur la glace plutôt que d’y être enfermé.

Le 6 avril 1909 l’américain Robert Peary annonce qu’il a atteint le Pôle Nord. Amundsen change aussitôt ses plans, et décide de battre l’Anglais Robert Falcon Scott de vitesse en arrivant avant lui au Pôle Sud. Il garde son changement de cap secret jusqu’à la dernière minute, obtenant même ses cartes de manière anonyme. Il craint en effet que le gouvernement Norvégien et ses investisseurs ne l’empêchent de suivre son idée pour éviter de défier la Grande Bretagne alors toute puissante. Ce n’est qu’en arrivant à Madère le 6 Septembre 1910 qu’Amundsen annonce ses intentions à ses hommes. Il demande à chacun personellement s’il est prêt à le suivre. Leon Amundsen, son frère, est chargé de cabler la nouvelle à Scott, qui reçoit le télégramme juste au moment où lui-même quitte la Nouvelle Zélande le 12 Octobre. La nouvelle fait l’effet d’un coup de tonnerre et est très mal acceptée par les Anglais.

Le 14 janvier 1911, le Fram a gagné sa base  » Framheim  » dans la Baie des Baleines. L’endroit est bien choisi : les phoques et les pingouins fournissent de la nouriture en abondance et l’expédition peut naviguer 60 miles plus loin au sud que Scott au départ de son propre camp. De plus le site est favorable aux recherches sur les conditions météorologiques dans toutes les directions. Alors que le Fram continue sa route pour une campagne d’exploration océanographique, en février et mars, l’équipe restée à terre fait 7 dépôts de ravitaillements et de matériel sur la route du Pôle. Ils serviront à la fois de réserve de provisions et de repère. Le 21 avril, le long hiver polaire commence. Grâce à son expérience sur la Belgica, Amundsen a prévu des activités et organisé les journées selon un horaire strict pour occuper les hommes pendant les quatre longs mois à venir. Comme chacun travaille dans un coin différent du camp pendant la journée, les sujets de conversation ne manquent pas lors des réunions du soir. L’équipe construit même un sauna pour la détente. Amundsen a aussi veillé à ce que la nourriture soit suffisante et riche.

Le soleil revient le 24 août, mais les conditions météorologiques reportent à de nombreuses reprises le départ. Le 8 septembre, 8 hommes et 86 chiens se lancent à l’aventure une première fois. Tentative manquée : le 12, la température a considérablement baissé et les hommes s’empressent de gagner leur premier point de ravitaillement où deux chiens gèleront dans leur sommeil. Ils reviennent en urgence vers Framheim. Sur le chemin du retour, les quatre traineaux se perdent de vue. Johansen, le seul membre de l’équipe possédant une expérience comparable à celle d’Amundsen, l’accuse d’avoir paniqué et d’être incapable de diriger une équipe. Amundsen l’ignorera pendant le reste de l’expédition.

Le 20 octobre 1911, Amundsen et 5 compagnons prennent enfin le départ avec 4 traineaux tirés par 13 chiens chacun. Le début de l’expédition se révèle facile et ils progressent rapidement. Ils arrivent au premier dépôt le 24 octobre, au second le 4 novembre. Ils progressent chaque jour de 20 miles en 5 heures, s’arrêtent pour construire un cairn (un monticule de pierre) sur lequel ils inscrivent la distance parcourue et se reposent pour le reste de la journée. Le 17 novembre, ils attaquent la montée du glacier Axel Heiberg avec une météo favorable et parviennent au sommet le 21. Ils abattent 24 chiens devenus inutiles pour nourrir les autres et quatre jours plus tard les 5 hommes et 18 chiens se lancent dans le blizzard. Le glacier  » The devil’s ballroom  » (la salle de bal du diable) leur oppose des crevasses sans fond à peine recouvertes d’une fine pellicule de glace. Ce sera le dernier obstacle. Malgré la faim, la fatigue et les engelures, ils continuent à toute allure dans la crainte d’avoir été précédés par les Anglais. Ils parviennent au Pôle Sud le 14 décembre 1911. Ils y plantent victorieusement le drapeau Norvégien et dressent leur tente baptisée Polheim (la maison du Pôle). Ils baptisent la plaine Plateau Haakon VII et restent sur place le temps d’effectuer quelques observations. En repartant pour leur camp de base le 17 décembre, ils laissent un message pour Scott. Les 5 hommes et 11 chiens arrivent à destination le 25 janvier 1912. On imagine à quel point le voyage du retour a été frustrant pour Amundsen, anxieux d’annoncer la nouvelle. Il peut enfin cabler son frère le 7 mars 1912.

Malheureusement, l’expédition anglaise ne reviendra jamais de son aventure. Scott et ses hommes jouent de malchance: confinés dans leurs tentes pour échapper au blizzard du 4 au 8 décembre 1911, ils perdent du temps et consomment leurs précieuses rations de survie. Ils arrivent enfin au Pôle, le 17 janvier 1912, un mois après les Norvégiens. Ils ne survivront pas au voyage du retour vers leur camp de base en plein automne arctique. Les critiques de ceux qui accusent Amundsen de s’être mal conduit en débarquant au Pôle pour coiffer Scott au poteau sans l’avoir prévenu au préalable n’en seront que plus amères pour l’explorateur.

L’EXPEDITION DE LA « MAUD »

Après avoir assisté à une démonstration aérienne en Allemagne, Amundsen s’intéresse à l’aviation et passe son brevet de pilote en juin 1914. La guerre l’empêche de continuer son apprentissage. Pendant la première guerre mondiale, Amundsen parvient à rassembler des fonds en faisant du transport maritime neutre, ce qui lui permettra d’acheter son propre bateau. Il n’est pas guéri de son obsession du Pôle Nord.

Le 24 juin 1918, Amundsen quitte la Norvège pour le Pôle Nord sur son bateau, la Maud, lourdement équipé de différents appareils de mesure (océanographiques, météorologiques et du magnétisme terrestre). Il veut réussir ce que Nansen n’a pas pu faire : atteindre le Pôle Nord en dérivant sur l’Océan Glacial Arctique depuis les île de la Sibérie. Il connait déceptions sur déceptions. Le bateau est bloqué dans la glace pendant deux hivers et nécessite rapidement de nombreuses réparations. En juin 1922, il reprend le chemin du nord, et la Maud est une nouvelle fois prise dans la glace au Nord Est de l’URSS. Entrainé par le mouvement de la glace, le bateau arrive sur le plateau continental de la Sibérie où il restera 3 ans. L’expédition n’atteindra jamais son but. Grâce aux données géophysiques collectées par Harald Ulrik Sverdrup elle est toutefois considérée comme l’un des plus importants projets de recherche sur l’Arctique.

Le bateau transportait également 2 petits avions. Le premier était destiné à l’observation, le second à voler vers le Nord depuis l’Alaska. Les deux s’étaient rapidement écrasés au sol lors des essais, mais ils allaient donner à Amundsen son but suivant.

SURVOLER LE PÔLE NORD

Après l’échec relatif de la Maud et une tournée de conférence peu réussie, le moral d’Amundsen est au plus bas. Personne ne semble convaincu de que la conquête du Pôle par les airs soit possible. L’américain Lincoln Ellsworth lui propose alors de financer une partie de l’expédition, à condition d’en faire partie.

Le 21 mai 1925, deux avions quittent Spitsbergen pour l’Alaska. Dès le lendemain, le réservoir de l’un des avions fuit et le second connait des ennuis de moteur. Les deux avions atterrissent en catastrophe à 150 km du Pôle. Seul l’un des deux est encore utilisable. Les hommes se battent avec les éléments pour établir un semblant de piste de décollage. Grâce au pilote, Hjalmar Riiser-Larsen, ils parviennent à décoller avec les six hommes à bord, et à voler jusqu’à Nordauslandet, une île où on les récupère pour les ramener en Norvège. Ce désastre enflamme l’imagination populaire et fait de l’explorateur un héros. La réception qui attend Amundsen à son arrivée à Oslo restera un des ses meilleurs souvenirs.

LE DIRIGEABLE « NORGE » ET LA TRAVERSEE TRANSPOLAIRE

Amundsen tente l’expérience une nouvelle fois avec un dirigeable, le Norge. Le 11 mai 1926, il quitte Spitsbergen en Norvège avec Lincoln Ellsworth,l’italien Umberto Nobile (concepteur du dirigeable), Hjalmar Riiser-Larsen et 12 hommes. Le 13 mai, lors d’une petite cérémonie, ils larguent triomphalement les drapeaux Norvégien, Américain et Italien au dessus du Pôle Nord. La progression n’est pas toujours facile. La glace qui se forme sur le dirigeable dans les nappes de brume l’alourdit dangereusement. Les hommes manquent de sommeil et souffrent du froid. Malgré tout, le 14 mai, ils atterrissent à Teller en Alaska, après avoir couvert 5.456 km en 72 heures et après avoir survolé des territoires encore inexplorés. Ils ont accompli le premier vol trans-arctique.

Jamais la popularité d’Amundsen n’a été aussi importante, surtout en Amérique et au Japon. Elle est ternie un moment par le conflit qui l’oppose à Umberto Nobile pour l’appropriation du succès de l’expédition.

Pourtant, quand, en mai 1928, Nobile s’écrase en Arctique avec le Italia, Amundsen se porte volontaire pour une mission de secours. En juin, il s’envole de Trømso à bord de l’aéroplane Français Latham avec 5 hommes. Nobile sera effectivement secouru le 22 juin. Quant au Latham, il ne reviendra pas : 3 heures après son décollage, il émettra son dernier signal avant de s’écraser dans l’Océan Arctique. Quelques mois plus tôt, Amundsen déclarait à un journaliste qui l’interrogeait sur sa passion pour l’Arctique :  » Si seulement vous saviez à quel point c’est beau là-haut, c’est là que je veux mourir « .

POST SCRIPTUM : ET SI…

Les scientifiques n’ont jamais été entièrement convaincus que Peary était effectivement parvenu au Pôle Nord en 1909 à cause de certaines faiblesses dans sa documentation et parce qu’il n’aurait pas eu le temps de rallier le Pôle dans le temps dont il disposait. Richard Byrd a prétendu avoir volé au dessus du Pôle en 1926 à bord d’un Fokker monoplace, mais l’étude méticuleuse de son journal jette le doute sur son exploit. Quelques jours après que Byrd ait fait demi-tour, le Norge atteint effectivement le Pôle Nord… Si les recherches futures discréditaient définitivement les assertions de Peary et Byrd, Amundsen pourrait bien être l’homme à avoir atteint le premier à la fois le Pôle Sud et le Pôle Nord…

Liens et Sources

http://www.south-pole.com/p0000101.htm
http://www.pbs.org/wgbh/amex/ice/peopleevents/pandeAMEX87.html
http://www.fram.museum.no
http://www.transpolair.com/explorateurs/gerlache/anvers.htm
http://www.transpolair.com/explorateurs/amundsen/index.htm

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