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mercredi 29 novembre 2023
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Les samis (1ère partie)

Attention – cet article n’est peut être plus à jour. Nous vous invitons à vous rendre sur les sites officiels de la Norvège pour vérifier l’exactitude des informations communiquées ci-dessous.

Samer
Les samis, pour lesquels les appellations traditionnelles nordiques « finner» ou «lapper» sont vécues comme discriminatoires, forment un peuple vivant principalement sur la calotte nord du globe. Le nom Same (Sami) est la forme scandinave du nom Sami ”sabme” (le Sami du nord) ou ”Saemie” (le Sami du sud) et détermine aussi bien le territoire, la population que la langue. Sábme ou Sáemie est utilisé aujourd’hui comme le nom international de la nation Sábme. Selon certaines histoires ils existaient déjà depuis plus de 12000 ans, soit en même temps que les premiers hommes en Norvège. En outre on dit que le groupe ethnique des samis s’est développé dans le dernier millénaire avant JC où la coopération des groupes dans ce territoire s’est créée, et où ils sont devenus conscients de leurs ressemblances et différences. On ne sait pas exactement combien de samis font partie de cette nation. Certains pensent qu’il s’agit d’environ 100.000 personnes, mais d’autres pensent qu’il s’agit de millions, basés sur l’assimilation de la langue, et une compréhension et une identification générale de cette culture. Les samis du nord travaillent traditionnellement dans l’élevage nomade de rennes et ceux de la côte vivent d’agriculture et de pêche souvent associées à la construction de bateaux ainsi que de l’artisanat.

Samisk
La langue sami ,anciennement appelée lappisk du nom Lapp, appartient aux langues finno-ougriennes et a comme région linguistique le nord de la Scandinavie (Suède et Norvège), le nord de la Finlande et la presqu’île de Kola en Russie. Environ 20.000 samis parlent les différentes langues qui sont divisés en 3 groupes principaux: nordsamisk (sami du nord), lulesamisk (sami de Lule), sørsamisk (sami du sud) et quelques langues écrites mineures. Environ 100.000 Samis habitent en Norvège. La langue est utilisée par environ 15% de cette population, et seulement 30% la comprennent. On compte de 400.000 à 500.000 personnes en Norvège ayant un lien ou faisant partie de la culture Sami.

Les langues sami
Hormis les 3 groupes principaux dont on vient de parler, un travail intensif est en cours afin de conserver les autres langues sami, aussi sous forme écrite. Le sami du nord n’a pas été ménacé au même degré que les autres langues, et c’est en luttant pour la revitalisation des langues minoritaires qu’il a été possible de conserver le sami du sud et le sami de Lule en utilisation quotidienne car ces langues ont été réintroduites, entre autre, à l’école. Ces langues se composent d’une multitude de dialectes , notamment des dialectes qui ne se comprennent pas entre eux. Dans le plupart des cas, ces dialectes sont compréhensibles entre des personnes habitant dans les territoires frontaliers, mais pas forcément d’un territoire à un autre. On peut faire la comparaison par exemple entre le norvégien et le néerlandais, le norvégien et l’islandais et au mieux le norvégien et le danois.

La nation Sami s’étend sur un immense territoire entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie.

Sápmi, ou Sámeednam, Sapmi (Sábme – Saemie.), aussi appelé Sameland, est l’appellation du peuple et leur territoire traditionnel. Leur pays va de la presqu’île de Kola en Russie à Engerdal dans l’est norvégien et Idre dans le sud de la Suède.

L’histoire
Les premiers hommes sont arrivés en Norvège il y a 12.000 ans. Sans que l’on puisse avoir la certitude qu’ils étaient sami, nous pouvons supposer que ce peuple et leur culture sont apparus à ce moment. Puisque les sami sont le peuple ayant habité ce territoire le plus longtemps, la Norvège a ratifié le chapitre 169 de la convention d’ILO qui reconnaît les samis en tant que peuple indigène de Norvège. Cette convention n’a pas encore été ratifiée par la Suède, la Finlande ou la Russie.

Le plus vieil écrit concernant les samis date de l’an 98 après JC. L’historien romain Tacitus décrit un peuple qu’il appelle ”fenni”. A l’an 550 après JC, le grec Prokopius décrit le pays le plus au nord, Thule. Il y vivait un peuple qui marchait sur des skis et qu’il appellait ”skridfinner” (skride=avancer en marche lente / finner = le nom populaire donné aux samis). Ces deux personnes ne racontaient que ce qui leur avait été conté. Mais lorsque le chef (høvding) Ottar de Hålogaland vers 890 après JC décrit les ”finnene” (samis) au roi Alfred le Grand d’Angleterre, il le fait en connaissance de cause.

Une grande partie de ses revenus provenait des impôts réclamés aux samis, tels que des peaux, plumes, os de baleine, et cordages faits de peau de baleine et de phoque. Les histoires ”norrøn” (de norrøne sagaene) du temps des vikings parlaient aussi des samis. On y raconte comment fonctionnaient le commerce et les impôts. Les samis étaient des constructeurs de bateaux très habiles, c’étaient aussi de bons écrivains de ”runes” ,sculptures de signes sur pierre et bois (voir aussi rune-stav du calendrier de l’avent).

Au moyen-âge, la Norvège, la Suède et la Russie, tentèrent de prendre le contrôle des territoires sami. Pendant plusieurs périodes, les habitants furent obligés de payer des impôts aux trois pays. C’est seulement en 1751 que la frontière entre la Norvège et la Suède fut définie, et entre la Norvège et la Russie en 1826. La frontière entre la Norvège et la Finlande a été fermée en 1852, ce qui a empêché les Samis d’emmener leurs rennes en paturage d’hiver en Finlande. Une bataille sanglante en fut le résultat à Kautokeino la même année.

Les samis vivaient aussi au moyen âge de chasse et de pêche. Ils étaient organisés en ”siidaer” qui était un genre de collectif composé de plusieurs familles partageant un territoire. Lorsque les ressources diminuèrent par la colonisation de Sápmi, les sami furent obligés de se spécialiser. C’est à cette période que l’élévage de rennes s’est installé parallèlement à la pêche comme moyens de subsistance. A la place de l’organisation du ”siida” les samis ont du accepter les lois et régimes religieux et politiques des pays d’appartenance.

Les premières églises à Sápmi ont été contruites en 1100. La christianisation n’a commencé que quelques centenaires plus tard. Du côté norvégien, ce fut à partir du moment où Thomas Von Westen a pris la tête du Collège des Missionaires à Copenhague. Il a effectué trois voyages dans le territoire sami de la Norvège. Il décida que les sami devaient pouvoir recevoir l’évangélisation dans leur propre langue, et demanda à ce que les prêtres et missionaires apprennent le sami. A partir de ce moment, il a fallu écrire des dictionnaires et la grammaire sami pour traduire les écrits réligieux en sami. Avec l’évangélisation, les écoles furent construites. Au début, l’enseignement était réalisé en sami, mais au cours du 19ème siècle celà changea. A partir de 1850, les samis subirent une politique de nationalisation ardue. L’idéologie en vogue à l’époque; le darwinisme ”social”, le nationalisme et le collectivisme obligèrent les samis à ”devenir” Norvégiens, parler norvégien et utiliser de moins en moins le sami à l’école.

En 1888, le sami ne pouvait plus être pratiqué qu’en aide lors du cathéchisme. De plus la loi sur la vente de terrains de 1902, stipule que seul des citoyens norvégiens, parlant écrivant et lisant le norvégien sont habilités à acheter de la terre. Le terrain devait porter un nom norvégien. Ce paragraphe a été formellement supprimé en 1965 seulement, mais n’a pas été souvent utilisé après la seconde guerre mondiale.

La loi sur l’école a été officiellement changée en 1959, pour permettre à nouveau l’utilisation de la langue sami. Un premier livre d’apprentissage sami/norvégien parut en 1951, mais l’apprentissage de la langue n’a réellement débuté qu’ à partir de 1967.

Quelques opposants à cette pression ”d’oubli du sami” ont résisté sur tout le territoire. Anders Larsen devint éditeur du journal «Sagai Muittalægje» de 1904 à 1911. Isak Saba est devenu le premier représentant au parlement (storting) en 1906. Le sami du sud Daniel Mortensson édita également un journal «Waren Sardne” dans les périodes 1910 – 1913 et 1922 – 1926.

Daniel Mortensson était avec Elsa Laula Renberg la force créatrice du premier congrès sami à Trondheim du 6 au 9 février 1917. La tentative de création d’un congrès national n’a pas réussi avant 1948; ”Norske Reindriftsamers Landsforbund” (congrès des éléveurs de rennes) suivi par ”Norske samers riksforbund” (congrès national des samis) en 1968.

L’attitude des autorités a officiellement changé après 1945. En partie aussi parce que la vision sur la valeur de l’être humain a changé avec les atrocités de la guerre. La situation des samis a été reconnue, et leur droit de conserver et développer leur langue et leur culture a été officiellement admis dans les années 1960. Le débat sur leurs droits territoriaux n’a été abordé qu’à la fin des années 1970 avec la construction d’un grand barrage à Alta, sur les paturages historique des éleveurs de rennes……..

L’opposition contre cette contruction a été si forte que le gouvernement a été obligé en 1980 de nommer une commission pour les droits sami. Cette commission a sorti une loi appellée ”Sameloven” (la loi des samis) en 1987, et a conduit à la fondation de l’assemblée sami (Sametinget) qui a tenu sa première session le 9 octobre 1989. Cependant leurs droits au territoire et à l’eau n’est toujours pas statué.

Du côté finlandais, les sami ont eu leur parlement en 1973, remplacé par une assemblée en 1996. En Suède, l’assemblée a été crée en 1993, alors du côté Russe, les sami n’ont toujours pas d’organisation semblable. Une constitution n’a pas encore vu le jour. Et les sami n’ont toujours pas droit d’entrer au ”Nordisk råd” (conseil nordique) à la manière des habitants d’Åland et ceux des îles Feroé.

Le drapeau sami représente tous les samis, peu importe leur pays d’origine. Il reprend des symboles qui sont le tambour du troll (trolltromma), le dieu soleil et les couleurs sami. Il a été crée par Astrid Båhl et officiellement inauguré en 1986 au 13e congrès sami à Åre en Suède.

La religion sami était composée de plusieurs dieux. Ils croyaient aux esprits, et pensaient que la nature avait une âme. Le ”Sjaman” (chaman) était leur prêtre. Il avait une relation privilégié avec les esprits. Il était capable de se mettre en transe et voir l’avenir. Son plus important outil était le ”runebommen” (un tambour) Ce tambour était décoré avec des ”runes” (signes) et des dieux sami. D’autres portaient aussi des décorations de la Vierge Marie, Dieu, Jesus et du Saint Esprit.

Les critères éthniques d’un sami
Une personne de culture sami est une personne qui s’identifie à la culture sami, les traditions et la mentalité sami. Il n’est pas obligatoire pour ces personnes de maîtriser une langue sami. En Norvège, n’importe quelle personne peut se définir en tant que Sami, mais pour obtenir ce statut de manière officielle, il faut utiliser soi même une langue sami, ou avoir eu un parent utilisant la langue de manière courante.

Pour être considéré comme Sami au sens de la loi, il faut:
1/ avoir une langue sami comme langue courante
2/ avoir un parent, grand parent ou arrière grand parent utilisant une langue sami courante
3/ être enfant d’une personne ayant été reconnue officiellement sami

L’artisanat
Duodji est l’appellation de l’artisanat sami, il inclue aussi bien l’art populaire que les objets artisanaux.

Les matériaux naturels
Duodji signifie aussi que l’on utilise des matériaux comme les peaux, la fourrure, le bois et ses racines, des bois de cervidés ou os pour fabriquer des objets. Le renne est beaucoup utilisé. On utilise aussi des perles en verre, de l’étain et de la laine. A partir de ces matériaux les samis fabriquent des vêtements, bijoux, bols, traineaux ou skis . Les objets ont toujours des formes et des couleurs particulières. Duodji est un art typiquement sami, un art qui a toujours suivi les samis et qu’ils sont encore nombreux à pratiquer. Une particularité est la bonne utilisation des ressources; les matériaux sont utilisés de manière optimale. C’est un des savoirs de ce peuple de la nature. Les samis utilisent aussi des textiles et du métal depuis très longtemps. Duodji était par le passé le savoir nécessaire pour un sami. Ces savoirs sont transférés de génération en génération.

Finneskatten (Les impôts des ”Finner” ,ancienne appellation des Samis)
Les impôts appellés ”Finneskatten”, Finnskatt, Finnkaup, lappeskatt ou sameskatt, étaient des impôts que les samis du ”Nordkalotten” (la calotte du nord) devaient payer au pouvoir en place. Le mot ”skatt” (de norrøn skattr) est l’appellation de l’impôt demandé pour des territoires en dehors du pays. On utilisait aussi ce terme pour l’argent qu’ un ”trell” (esclave) devait payer à son propriétaire pour devenir libre. Avant 1300, les norvégiens payèrent une taxe appellée ”leidang”. Nous entendons parler du ”finneskatten” déjà dans les documents du 8e siècle qui décrivent la visite en Angleterre du chef de Håløygd, Ottar. Cet impôt qui était déjà bien régulé était son revenu principal. Les ”grands hommes” (notables) partaient en tournée dans les territoires samis pour exiger cet impôt et faire du commerce avec les samis. Ottar raconte que chaque homme était imposable selon sa situation. Ce que devaient payer les plus riches: 15 peaux de vison, 5 peaux de renne, 1 peau d’ours, une veste de peau d’ours ou otarie, 2 pièces de cordage de 60m de peau de baleine ou d’éléphant de mer et des plumes d’oiseaux de mer.

Au départ de la période viking, c’étaient les chefs de ”Håløygd” qui ramassaient les impôts. Torolv Kveldulvsson et ses ancêtres ramaissaient cet impôt depuis des générations. La saga d’Egil dit que Torolv Kveldulvsson partit à plusieurs reprises vers le nord et vers l’est. La saga raconte que durant l’un des voyages, probablement vers 880, il rencontra beaucoup de peuples différents au nord. Selon la saga d’Egil le territoire de ”Finnmarka” (le territoire des Finne) incluait aussi les montagnes et les forêts dans l’est vers Norrbotten en Suède. (Rédaction par Kari de l’équipe de Norvege-fr.com)

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Photo par © Oslo Havn

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