Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali, qui recevra le Prix Nobel de la Paix officiellement le mardi 10 décembre à Oslo, a clairement fait savoir qu’il ne participerait à aucun événement où il pourrait être interrogé publiquement, que ce soit par la presse ou même par des enfants. Le Comité Nobel juge cette situation très problématique.
Le 11 octobre dernier, le Comité Nobel norvégien a décerné le Prix Nobel de la Paix 2019 au Premier Ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, et en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit avec l’Érythrée.
A quelques jours de son arrivée sur le sol norvégien, Abiy Ahmed, lauréat du Prix de la paix, assurera un « service minimum » pendant deux jours, ce qui ampute le programme riche en évènements prévu habituellement.
Au cours des dernières années, il y a normalement quatre évènements où il est possible de poser des questions au lauréat du prix de la paix :
– La conférence de presse la veille de la remise du prix.
– Des écoliers interviewent le lauréat du Prix de la paix lors de la fête de la paix organisée par Save the Children (Redd Barna) juste avant la cérémonie à la mairie d’Oslo. Des membres de la famille royale assistent généralement à cet événement. Il se tiendra toujours, mais sans l’invité d’honneur.
– La grande interview du prix Nobel avec NRK, BBC et Al Jazeera.
– La conférence de presse après la rencontre entre le lauréat du Prix de la paix et Erna Solberg, la Première ministre norvégienne, au cours de laquelle la presse pose également des questions.
Abiy Ahmed inaugurera l’exposition du Centre Nobel de la Paix lors d’un événement qui sera exceptionnellement fermé au public le mercredi 11 décembre. L’exposition sera ouverte au public dès le jeudi 12 décembre.
Lors de l’annonce du Lauréat du Prix Nobel de la Paix, le Premier Ministre éthiopien est resté très discret. Il n’a pas donné d’interviews ni convoqué de conférence de presse. Lorsque la chaine norvégienne NRK l’a rencontré à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, deux jours après avoir appris qu’il était le lauréat du Prix de la paix, il a donné sa première interview et a précisé qu’il commenterait le prix de la paix lors de sa venue à Oslo. Le Premier ministre s’est cependant dit honoré et reconnaissant pour cette reconnaissance.
« Je pense que cela est dû en partie aux défis auxquels il est confronté chez lui, et en partie à sa foi religieuse et à son humilité personnelle« , a indiqué Olav Njølstad, directeur de l’Institut Nobel norvégien et secrétaire du comité qui décerne chaque année le Prix de la paix. L’attachée de presse d’Abiy Ahmed Ali a déclaré qu’il était « assez difficile » pour un chef d’État de consacrer plusieurs jours au vaste programme du Nobel de la Paix, d’autant plus que « les problèmes intérieurs sont urgents et méritent une attention toute particulière ». En effet, la situation en Ethiopie est très tendue. Des troubles et des émeutes ont éclaté ces derniers temps.
« L’Institut Nobel et le Comité Nobel souhaitent malgré tout que Abiy Ahmed réponde favorablement à la rencontre avec la presse norvégienne et internationale« , a déclaré à la NRK, Olav Njølstad. « Nous avons été très clairs à ce sujet et avons expliqué que pour un certain nombre de raisons, nous trouvons cela très problématique« , a t’il ajouté.
Le lauréat 2019 recevra son prix le mardi 10 décembre, date anniversaire du décès d’Alfred Nobel, à 13h en direct de l’hôtel de ville d’Oslo.
Source de l’information : NRK
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