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Centenaire de l’indépendance

Attention – cet article n’est peut être plus à jour. Nous vous invitons à vous rendre sur les sites officiels de la Norvège pour vérifier l’exactitude des informations communiquées ci-dessous.

Le 7 juin 2005 est la date anniversaire du centenaire de l’indépendance de la Norvège, un évènement fêté dans tout le pays. Depuis le 7 juin 1905, la Norvège occupe une position de choix sur la scène internationale. La Norvège fut par exemple la troisième nation en 1913 à accorder le droit de vote aux femmes. Elle compta également parmi les fondateurs des Nations Unies en 1945, et a toujours été depuis un avocat de la coopération internationale et de la solidarité.

Mais que s’est-il passé exactement le 7 juin 1905 ?

Pour bien comprendre la portée de cet évènement particulier survenu en 1905, il est important de rappeler que 1814 fut une date pivot dans l’histoire de la Norvège. Pendant 417 ans, la Norvège fut une province du Danemark.

À la suite de la défaite de Napoléon en 1814, le Danemark, allié de la France, fut obligé de signer le traité de Kiel et céda la Norvège au roi de Suède. Cependant, les Norvégiens rejetèrent le traité et proclamèrent leur indépendance le 17 mai 1814. Ils rédigèrent une Constitution libérale et offrirent la couronne au prince héritier du Danemark, Christian Frédéric (le futur Christian VIII). Les puissances européennes désapprouvèrent l’action norvégienne et le maréchal Jean-Baptiste Bernadotte, futur roi Charles XIV, prit la tête d’une armée pour persuader la Norvège d’accepter le traité de Kiel. En échange de la signature du traité, la Norvège réussit à garder sa nouvelle Constitution. Par l’acte d’Union de 1815, elle eut sa propre armée, sa marine, ses services de douanes, son Parlement et une certaine autonomie à l’intérieur de ses frontières. Mais la Norvège restait dépendante de la Suède.

A la fin du 19ème siècle, l’essor culturel et économique de la Norvège a permis de renforcer la conscience nationale. La majorité des cadres politiques et économiques s’unirent pour demander que l’Union avec la Suède soit dissoute. La Norvège était prête à redevenir souveraine, après plus de cinq siècles sous la domination du Danemark puis de la Suède. Le 7 juin 1905, le Storting (le parlement norvégien) décida unilatéralement de ne plus reconnaître le roi Oscar II Roi de Norvège, ce qui venait ainsi dissoudre l’Union et proclamer l’indépendance du pays. Au cours du référendum d’août 1905, le peuple norvégien vota à une large majorité pour sa séparation de la Suède. Le Parlement suédois (Riksdag) ratifia l’indépendance du pays le 26 octobre 1905. La Suède reconnut ainsi officiellement la Norvège comme un état indépendant et séparé. Un second référendum entérina l’établissement d’une monarchie. Le Prince Charles de Danemark accepta de devenir Roi de Norvège et se fit couronner sous le nom de Haakon VII. Il fit son entrée dans la capitale de son nouveau royaume, le 25 novembre, accompagné de son épouse, la reine Maud, fille d’Edouard VII d’Angleterre, et du petit prince héritier Olav, qui devait un jour monter sur le trône sous le nom d’Olav V. Le monarque actuel, Harald V, est le fils du roi Olav V, décédé en 1991.

Après sa séparation d’avec la Suède, la Norvège connut une période d’expansion économique qui dura jusqu’à la Première Guerre mondiale, en 1914. Le PNB augmenta de 55%, ce qui représentait une augmentation annuelle moyenne de 4%. La population s’accrut et la situation de l’emploi s’améliora : c’était la seconde phase de la révolution industrielle, qui se caractérisa par l’exploitation d’une énergie hydro-électrique bon marché et par l’afflux de capitaux étrangers. Les premières industries électro-chimiques et électro-métallurgiques furent construites sur le sol norvégien, et de nouveaux produits firent leur apparition. De grandes entreprises naquirent, telle Norsk Hydro, et plusieurs centres industriels émergèrent. Malgré cet essor économique, beaucoup de Norvégiens émigrèrent aux Etats-Unis au début du siècle.

Grâce à une prédominance des ministres progressistes, le gouvernement norvégien devint l’un des pionniers en Europe en matière de protection sociale. En 1913, les Norvégiennes obtinrent le droit de vote pour toutes les élections nationales. La Norvège encouragea l’égalité entre les hommes et les femmes, et celles-ci furent amenées à jouer un rôle primordial dans la vie politique du pays. Au début de la Première Guerre mondiale, les souverains suédois, norvégiens et danois s’accordèrent pour maintenir la neutralité des pays scandinaves et décidèrent de s’entraider. Cette politique de neutralité et d’amitié persista dans les trois pays après la guerre. Néanmoins, même si la Norvège resta neutre pendant la Première Guerre mondiale, cela n’empêcha pas sa flotte marchande, victime des sous-marins et des mines, de subir de lourdes pertes. Environ deux mille marins y laissèrent leur vie. Mais la guerre engendra aussi des bénéfices financiers considérables, qui permirent de racheter d’importantes compagnies passées sous contrôle étranger (Borregaard, les mines de charbon de Spitsbergen au Spitzberg, etc…). Les accords conclus en 1920 après la guerre reconnurent la souveraineté de la Norvège sur le Spitzberg.

En 1920 la Norvège devenait membre de la Société des Nations, renonçant ainsi à sa politique d’isolement. La coopération entre pays nordiques, déjà amorcée pendant la guerre, se poursuivait au sein de cette institution. Ces pays apportaient leur soutien à toutes mesures de maintien de la paix, tout en évitant de participer à des sanctions militaires. Le Président du Storting, Carl Joachim Hambro, était d’ailleurs Président de la Société des Nations quand la Seconde Guerre mondiale éclata.

La récession économique mondiale qui débuta en 1929 affecta sérieusement la Norvège à cause de sa dépendance commerciale. La politique monétaire du gouvernement aggrava les difficultés : les transactions commerciales chutèrent, le transport maritime cessa, de nombreuses banques firent faillite. Le cours de la couronne commença à baisser et le manque de devises étrangères se fit durement sentir. Les revenus de l’Etat diminuèrent, et beaucoup de municipalités furent atteintes de plein fouet. Il fallut réduire les salaires, qui étaient élevés à la suite de la sentence arbitrale de 1920, ce qui provoqua de violentes protestations chez les ouvriers : à cette époque déjà, ils étaient fortement influencés par les idées révolutionnaires.

Le Parti travailliste parvint au pouvoir en 1935 et poursuivit la politique modérée et libérale inaugurée dans le pays en 1905. L’économie se redressa, entraînant une spectaculaire amélioration de la balance des paiements. Entre 1935 et 1939, le revenu national augmenta de plus d’ 1 milliard 400 millions de couronnes, somme considérable pour l’époque.

La Norvège proclama à nouveau sa neutralité au début de la Seconde Guerre mondiale en 1939. Malgré les sentiments de sympathie pour la Finlande pendant la phase russo-finnoise du conflit, la Norvège rejeta la demande franco-britannique de faire transiter des troupes via son territoire. Cependant, les manœuvres allemandes le long des côtes norvégiennes rendirent la neutralité du pays difficile à respecter. Le 8 avril 1940, la France et la Grande-Bretagne avouèrent avoir miné les eaux territoriales norvégiennes afin d’empêcher les navires de ravitaillement allemands de les utiliser. Le lendemain, les troupes d’Hitler envahirent la Norvège. Vidkun Quisling, le dirigeant du Nasjonal Samling, pronazi, se proclama chef du nouveau gouvernement norvégien.

Le roi Haakon et son cabinet se réfugièrent en Grande-Bretagne en juin, après une vaine tentative de résistance. Pendant les cinq années suivantes, Londres fut le siège du gouvernement norvégien en exil. Les dirigeants politiques de la Norvège refusèrent de coopérer avec le commissaire du Reich, Josef Terboven. En septembre, celui-ci déclara le Nasjonal Samling unique parti autorisé. Il mit en place un Conseil national composé de membres du parti et d’autres sympathisants allemands, puis annonça l’abolition de la monarchie et du Storting. Ces mesures, ainsi que d’autres mesures plus répressives, furent accueillies par une résistance massive de la part de la population norvégienne. Quisling proclama la loi martiale en septembre 1941, après de très nombreuses actions de sabotage et d’espionnage au profit des Alliés dans tout le pays.

Les chefs de la résistance norvégienne en Norvège coopérèrent étroitement avec le gouvernement en exil à Londres pour préparer la libération. Finalement, l’armée allemande en Norvège capitula le 8 mai 1945, et le roi Haakon rentra dans son pays en juin. La peine de mort, abolie en 1876, fut rétablie pour punir les traîtres. Quisling ainsi que vingt-cinq autres Norvégiens furent condamnés puis exécutés pour haute trahison.

Le gouvernement en exil démissionna après le retour à l’ordre normal. Le Parti travailliste remporta les élections générales d’octobre 1945, et Einar Gerhardsen devint Premier ministre. Le parti demeura au pouvoir sans interruption pendant les vingt années suivantes. Sous sa direction, la Norvège devint une démocratie sociale et un État-providence. Elle adhéra à la charte des Nations unies (ONU) en 1945. La Norvège bénéficia du plan Marshall en 1947, puis adhéra à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en 1949. Cette adhésion à l’OTAN signifia la fin de la neutralité du pays et fut tacitement approuvée par le peuple norvégien aux élections d’octobre 1949.

L’économie norvégienne sortit de la guerre affaiblie en raison de l’exploitation allemande et du sabotage intérieur. Les troupes allemandes, lors de la retraite, brûlèrent de nombreuses villes du Nord. La reconstruction, conduite par le gouvernement travailliste, démarra très vite. Toute l’économie du pays fut planifiée, sa place dans les marchés mondiaux renforcée, et la richesse nationale fut redistribuée selon des critères plus égalitaires. En trois ans, le produit intérieur brut norvégien avait retrouvé son niveau d’avant-guerre. Ce développement fut accompagné de nouvelles lois sociales qui améliorèrent le bien-être des citoyens. En 1959, la Norvège devint un des membres fondateurs de l’Association européenne de libre-échange (AELE).

Aux élections législatives de septembre 1961, le Parti travailliste perdit la majorité, pour la première fois depuis 1935. Gerhardsen, qui avait été Premier ministre depuis la guerre, à l’exception de la période allant de 1951 à 1955, fut néanmoins reconduit à la tête du gouvernement. La domination du Parti travailliste prit fin aux élections générales de 1965. Le roi Olav V, qui accéda au trône à la mort de Haakon VII en 1957, nomma Per Borten, chef du Parti centriste, au poste de Premier ministre. Il prit la tête d’une coalition de partis non socialistes. Cependant, sa politique économique ne fut pas très différente de celle des gouvernements précédents. La Norvège institua un programme de sécurité sociale universelle en 1967.

En 1970, la Norvège posa sa candidature pour adhérer à la Communauté européenne, ou CEE, (aujourd’hui appelée Union européenne). Cette candidature divisa les ministres au pouvoir. Au début de l’année suivante, Borten démissionna après avoir été accusé d’avoir divulgué des informations confidentielles. Le travailliste Trygve Bratteli lui succéda et forma un gouvernement minoritaire qui mena une campagne vigoureuse pour l’adhésion à la CEE. Cependant, au référendum de 1972, les électeurs rejetèrent les recommandations du gouvernement. Celui-ci démissionna et fut suivi d’une coalition centriste dirigée par Lars Korvald du Parti chrétien populaire. En mai 1973, la Norvège signa un accord de libre-échange avec la CEE. Le Parti travailliste perdit à nouveau de nombreux sièges aux élections de 1973, mais Bratteli forma encore un cabinet travailliste minoritaire. Il dut démissionner en janvier 1976, mais son parti demeura au pouvoir jusqu’aux élections de septembre 1981. La même année, de février à octobre, le gouvernement norvégien fut dirigé par une femme, Gro Harlem Brundtland, pour la première fois de son histoire. Les partis non socialistes remportèrent une victoire confortable en septembre. Le conservateur Kare Willoch forma, en octobre, un gouvernement de coalition qui s’élargit en 1983. Il fut réélu en 1985.

Les perspectives économiques du pays s’améliorèrent considérablement à la fin des années soixante, avec la découverte de gisements de pétrole et de gaz dans le secteur norvégien de la mer du Nord. Ces ressources naturelles commencèrent à être exploitées par une société d’État à la même époque. Au début des années quatre-vingt, le pétrole de la mer du Nord assurait environ 30 p. 100 des recettes d’exportations annuelles de la Norvège. Cependant, les cours baissèrent soudainement en 1985 et en 1986, et les perspectives de recettes fiscales et commerciales plus faibles amenèrent le gouvernement Willoch à réclamer des taxes pétrolières plus élevées en avril 1986. Celui-ci perdit un vote de confiance à ce sujet au Parlement et fut remplacé en mai par un gouvernement travailliste minoritaire, dirigé par Gro Harlem Brundtland. Cette dernière démissionna après des élections peu concluantes en septembre 1989 et ramena le Parti travailliste dans l’opposition.

Jan P. Syse, du Parti conservateur, lui succéda au poste de Premier ministre, à la tête d’une coalition de centre-droite. Cependant, la durée du gouvernement de Syse fut très brève. Il fut divisé quant à la position à adopter au sujet de ses futures relations avec l’UE et dut démissionner en octobre 1990. Il fut remplacé, le mois suivant, par une coalition dirigée par la travailliste Gro Harlem Brundtland. Le roi Olav V mourut en janvier 1991 et son fils, Harald V, monta sur le trône.

En 1993, la diplomatie norvégienne joua un rôle important dans les négociations de paix entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Les XVIIIe jeux Olympiques d’hiver eurent lieu à Lillehammer en février 1994. Le 4 mai 1994, le Parlement européen appuya l’adhésion de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de l’Autriche à l’UE. Auparavant, les négociations avaient été bloquées par une querelle sur les droits de pêche dans les eaux norvégiennes de la mer du Nord. Cependant, au référendum des 27 et 28 novembre 1994, les Norvégiens rejetèrent l’adhésion à l’UE pour la deuxième fois, malgré une importante campagne pour le « oui » animée par Gro Harlem Brundtland, qui en fit une affaire personnelle. Les 52,4 p. 100 du vote pour le « non » furent l’expression de sentiments profondément anti-UE, surtout présents dans la population rurale et féminine. La population rurale craignait l’érosion des subventions de l’État pour la pêche et l’agriculture, tandis que les femmes voyaient en l’UE une menace pour la politique égalitaire du pays. Il y eut aussi un sentiment d’inquiétude, plus général, au sujet des lois norvégiennes en matière de protection de l’environnement.

Extrêmement populaire malgré son échec lors du référendum sur l’adhésion, Gro Harlem Brundtland décida de démissionner en octobre 1996 et fut remplacée par le travailliste Thorbjørn Jagland. Bénéficiant d’une période de forte prospérité économique liée aux revenus pétroliers, les travaillistes perdirent les élections de septembre 1997 (35,2 p. 100), payant ainsi les carences de leur politique de santé et de retraite. Une coalition de centre droit très minoritaire (26,1 p. 100 des voix) accéda au pouvoir, regroupant les libéraux et les chrétiens populaires de Kjell Magne Bondevik, un ancien pasteur du Parti chrétien-populaire devenu Premier ministre, tandis que le parti du Progrès, populiste et xénophobe, devenait la deuxième formation du pays, avec 15 p. 100 des voix aux législatives, derrière le Parti travailliste. La très faible représentation de la coalition au Parlement, qui ne disposait que de 42 sièges sur 165, entraîna une certaine instabilité gouvernementale, empêchant une ligne politique forte. Les effets de la crise financière internationale et la chute des prix du pétrole entraînèrent, en 1998, un ralentissement de l’économie, qui était, par ailleurs, en état de surchauffe, et provoqua la chute de la couronne. La Norvège s’engagea, le 24 mars 1999, aux côtés de treize des dix-neuf membres de l’OTAN, dans l’opération « Force alliée » menée contre la Serbie. En mars 2000, Kjell Magne Bondevik démissionna après l’acceptation par le Parlement d’un projet de construction de centrales au gaz auquel le gouvernement était opposé. Le nouveau gouvernement fut constitué par le travailliste Jens Stoltenberg.

Lors des élections législatives de septembre 2001, le Parti travailliste du Premier ministre subit une défaite historique. Avec 24,2 p. 100 des voix, il enregistra son score le plus faible depuis 1927 et un recul de plus de dix points par rapport au scrutin de 1997, même s’il demeurait le premier parti du royaume. Les électeurs sanctionnèrent l’incapacité du gouvernement à améliorer les services publics, alors que le pays est le deuxième exportateur mondial de pétrole et que la pression fiscale y est l’une des plus fortes d’Europe. Au mois de juillet 2001, un rapport de l’ONU avait d’ailleurs indiqué que la Norvège était le pays bénéficiant du niveau de vie le plus élevé au monde. Les conservateurs de la droite arrivèrent en seconde position (21,8 p. 100 des voix), et le Parti du progrès (extrême droite) obtint 14,3 p. 100 des voix. Le 19 octobre 2001, Kjell Magne BONDEVIK redevint Premier Ministre (Toujours en exercice).

L’histoire de la Norvège est donc riche en rebondissements. Cette jeune nation, relativement pauvre en 1905, s’est développée ces cents dernières années aux côtés de ses partenaires scandinaves et européens pour devenir la nation prospère, moderne et démocratique qu’elle est aujourd’hui. Les étapes ont été nombreuses, et dans bien des domaines, à la croisée des chemins, la Norvège a su faire preuve de courage et de maturité. Le 7 juin 1905 est par conséquent une date marquante dans l’histoire de ce pays. Le calendrier bien rempli des évènements à l’occasion de l’indépendance de la Norvège en est la preuve… (Source Laurent Labuche @ 2005 pour Norvege-fr.com)

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